Il y a 2 mois que je n'ai rien écrit dans ce blog, pour différentes raisons. Je m'en excuse et je vais tenter d'être plus présente à l'avenir. Mais ces temps-ci, je suis surtout productive en graphisme, j'ai donc moins de temps et d'inspiration pour écrire. Cependant, j'ai mis la main sur des vieux textes au sujet d'Aguanish et j'ai pensé les partager avec vous. Le premier est un texte que j'ai écrit en décembre 1999; je l'ai dépoussièré un peu et j'ai ajouté quelques paragraphes de "mise-à-jour"... Le voici:
Lorsqu'en 1969 je quittais Aguanish pour aller étudier à Havre St-Pierre, j'étais si contente de partir enfin. Finie la vie « plate» de ce petit village où il ne se passait rien. Comme bien d'autres à cet âge, je croyais ne jamais y revenir sauf pour de courtes vacances. Après Hâvre St-Pierre, je suis partie étudier à Sept-Îles pendant 2 ans. Je me souviens encore du soir où je suis arrivée à Sept-Îles. Toutes ces rues et ces lumières... Le boulevard Laure et Place de Ville… Quelle différence avec ce que je connaissais… Enfin, j'étais dans une ville, petite mais ô combien grande pour mes yeux d’adolescente. Et je comptais bien en profiter. Ce furent de belles années, il y avait tant de choses à voir et à faire. Mon âme d’aventurière se révélait et bien vite j’ai voulu voir encore plus loin; c’est ainsi que durant ma dernière année d’études, je commençais à voyager « sur le pouce » avec des ami(e)s, notre destination étant la plupart du temps Alma au Lac St-Jean… Par la suite, je suis partie vivre ma vie à Québec et plus tard, j’ai habité Calgary, en Alberta. J’ai visité la plupart des grandes villes du Canada et j'ai voyagé aux État-Unis. Que de souvenirs… Mais là n’étant pas mon propos, je ne m’y attarderai pas plus.
Durant toutes ces années d’errance, je sentais toujours qu’il me manquait quelque chose mais j'étais trop jeune et immature à cette époque pour réaliser que ce qui me manquait pouvait être mon village. Je croyais alors que toutes les choses intéressantes se passaient en ville. Je n’avais pas encore compris que la nature avait aussi beaucoup à offrir. Mais avec les années, j'ai commencé à comprendre que je devrais peut-être venir habiter à Aguanish assez longtemps pour l'apprécier.
C'est ainsi qu'en décembre 1982, la fille de ville que je croyais être arrive à Aguanish avec tous ses bagages. D'abord, pour un hiver et pour plus longtemps si je me trouvais du travail. Je me suis trouvé un emploi, je me suis installée et j'ai fondé une famille. Et là, j'ai commencé à vraiment apprécier Aguanish et ses beautés. Permettez-moi de vous en parler un peu.
Il y a tant de belles choses chez-nous, toutes pleines d'énergie, qui sont là pour nous et qui ne demandent qu'à nourrir notre âme et notre cœur. Tout d'abord, la mer, omniprésente et si belle. Elle n'est plus notre garde-manger comme autrefois, mais sa beauté demeure intacte. Qu'elle soit comme un miroir ou qu'elle soit déchaînée, elle est toujours remplie d'une énergie dans laquelle nous pouvons puiser à volonté. Et la forêt, si belle et remplie de tant de richesses. Et le ciel qui peut être si bleu le jour et si scintillant la nuit.
Et par-dessus tout cela, il y a les gens. Les gens ... Ces gens si généreux, avec un sens de l'humour sans pareil, qui se réjouissent ensemble de leur bonheur et qui sont si solidaires dans l'adversité. Ces gens si charitables, même si quelques fois, on méprise un peu son prochain. C'est la plupart du temps sans méchanceté. Le voisin dont on se moque aujourd’hui, on l’aidera avec plaisir demain. Ces gens si courageux qui doivent parfois lutter pour leur survie ... ces gens si braves qui ne reculent pas devant les obstacles mais qui les franchissent avec fierté.
Souvent les gens nous disent: « Vous êtes loin ». Loin de quoi? Loin de la pollution, loin du bruit, loin des guerres, loin de la misère. Par contre, nous sommes près de tant de choses essentielles. Près de la nature et de ses beautés, près des gens qui nous entourent, près de la mer, notre source de vie, près de la tranquillité. Près du bonheur, quoi.
Il y aurait des pages et des pages à écrire pour vraiment rendre hommage à notre village et à ses habitants mais je crois vous en avoir dit suffisamment pour que vous compreniez l'amour que je porte à ma communauté. Même si ce n'est pas toujours un amour réciproque, je continuerai à chérir Aguanish et sa communauté car j’en retire un grand bien-être. Comme j'ai un tempérament de nomade et que j'aime l'aventure, il n'est pas impossible que je reparte un jour mais d'ici là, je savourerai chaque minute de bonheur que me donne si généreusement Aguanish. Envers et malgré tout… Aujourd’hui, demain, toujours ... Comme une belle histoire d’amour ... pour le meilleur et pour le pire
Aguanish
Décembre 1999
Onze années ont passé depuis la rédaction de ce texte. Beaucoup de choses ont changé mais pas Aguanish. En apparence… Mais en réalité, je m’interroge un peu sur l’influence qu’aura le chantier de la rivière Romaine commencé il y a quelques mois. Je n’élaborerai pas sur le sujet car je prévois en faire un article complet.
Par contre, ce qui me préoccupe au plus haut point, ce sont les changements climatiques. Aguanish et tous les villages avoisinants vivent les pieds dans le golfe St-Laurent et l’eau monte… Et les pluies diluviennes qu’ils reçoivent sont catastrophiques. Là encore, je n’ai pas l’intention de m’attarder sur ce sujet mais je dois dire que mon village ne représente plus autant le « petit abri » qu’il a toujours été pour moi.
En ce qui me concerne, je suis partie d’Aguanish en janvier 2001, rejoindre mon mari qui s’était installé à Montréal en septembre 2000, pour le travail. Nous avons donc vécu à Montréal avec notre fils jusqu’en juillet 2004, ensuite à Varennes jusqu’en juin 2007, date à laquelle nous nous sommes installés dans cet autre paradis qu’est St-Antoine-Abbé. Nous vivons de nouveau dans la nature, c’est un endroit merveilleux, j’adore y vivre. Toutefois, la mer me manque toujours autant… Et les gens de chez-nous me manquent aussi. J’y retournerai peut-être un jour; mon fils prévoit s’y installer avec sa conjointe dans les prochaines années, il a acheté un terrain et ils ont bien des projets, comme celui d’avoir des enfants. Si je retourne m’y installer un jour, ça me plairait bien de jouer à la grand-maman…
Alors, voilà, vous venez de lire ma lettre d’amour à ma communauté. Je souhaite que vous soyez de plus en plus nombreux à porter un grand amour à Aguanish. Je souhaite surtout que ce village demeure toujours ce qu’il est, c’est-à-dire pas trop touché par le modernisme en béton et néon. Je souhaite que ses berges ne soient pas trop érodées par les marées. Je souhaite aussi que les dollars qu’apporte le projet hydraulique de la Romaine ne changeront pas trop le cœur des gens, l’argent n’étant pas toujours source de bonheur. Je souhaite y aller bientôt. Je souhaite vous y rencontrer.
Aguanish, je t’aime.
St-Antoine-Abbé
1 commentaire:
Ton texte nous prouve ton attachement à AGUANISH....
Après avoir vécu 7 jours au Camping du Relais des Cayes cet ét; je peux te dire que moi aussi j'aime Aguanish. J'ai du super belle photos de couchers de soleil et plus. Je garde un très très bon souvenir d'André Gallant le proprétaire du camping pour toute l'attention qu'il nous a portée( car nous étions 2 femmes en camping pour cette semaine là à Aguanish)
L'Ile Michon,Natashquan et Pointe Parent m'ont aussi fascinés.
Petite Fleur Maguy
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