Le Soleil
Actualités, samedi, 16 juin 2007, p. 20
Les grandes familles
Les Landry Guillaume Landry
Un des premiers pionniers de l'île d'Orléans
Lemieux, Louis-Guy
Voici,
pour une cinquième année, notre série sur les grandes familles. Chaque
samedi, nous remontons aux origines de patronymes les plus répandus dans la
capitale et dans l'Est du Québec. Dix familles, dix histoires fascinantes.
Les
Landry sont fiers, avec raison, de descendre de deux souches : la souche acadienne et l'autre, celle qui
s'est développée dans la vallée du Saint-Laurent.
La
déportation des Acadiens, de 1755 à 1762, appelée aussi bellement malgré le
drame "le Grand Dérangement", fait que les Acadiens ont peuplé
largement le Québec, en particulier la Gaspésie, la Côte-Nord et les Îles-de-la-Madeleine.
Les
Landry se sentent tous, un peu ou beaucoup, Acadiens de coeur. René Landry et
sa femme Perrine Bourg sont les grands ancêtres parmi les plus fertiles de
l'arbre acadien.
Pour
rester sur le territoire desservi par Le Soleil, nous mettrons
l'accent sur Guillaume Landry, qui serait, selon tous les généalogistes, le
principal ancêtre des Landry du Québec.
Guillaume
est le fils de Mathurin Landry, un tailleur d'habits de son métier, et de
Damiane Desavis, de La
Ventrouze. Cette petite localité faisait partie, à
l'époque, de l'arrondissement de Mortagne et du canton de Tourouvre, dans le
Perche.
Cette
discrète région du nord-ouest de la
France a donné pas moins de 230 immigrants à la Nouvelle-France. Des
immigrants vigoureux. On compte aujourd'hui autour de deux millions de
descendants d'origine percheronne en Amérique du Nord.
De
ce petit coin de pays sont venus le seigneur Giffard, les Cloutier, Goulet,
Giguère, Drouin, Crête, Houde, Mercier, Paradis, Pouliot, Rivard, Gagné,
Guimond, Pelletier, Tremblay, et combien d'autres ?
De La Ventrouze à Québec
Guillaume
Landry a été baptisé dans l'église Sainte-Madeleine, à Ventrouze, le 23
février 1623.
On
ne sait pas avec précision en quelle année et sur quel bateau il traverse
l'Atlantique pour vivre l'aventure de la Nouvelle-France.
Toujours est-il que le 2 avril 1656, donc avant l'ouverture
de la navigation, on le retrouve chez le seigneur Charles de Lauzon, en
présence de François Badeau, notaire, pour l'obtention de sa concession à
Sainte-Famille, île d'Orléans.
Il
est accompagné de Robert Gagnon, un ami de La Ventrouze avec qui il
a vraisemblablement voyagé. Ils seront voisins sur l'île. Robert Gagnon est
l'un des quatre grands ancêtres des Gagnon d'Amérique.
Guillaume
obtient trois arpents de terre de front "sur le grand fleuve
Saint-Laurent". Il pourra vivre à cet endroit comme propriétaire à part
entière. Il pourra même pêcher à sa guise dans le fleuve, vis-à-vis sa
concession. Il est l'un des premiers pionniers de l'Île. Il y vivra une belle
histoire d'amour.
Les
généalogistes Gérard Lebel et Jacques Saintonge notent dans Nos ancêtres
que les trois premières seigneuries de la Nouvelle-France
sont Beauport en 1634, Beaupré en 1636 et celle d'Orléans, le 1er juillet
1638. La seigneurie de l'Île comporte alors trois arrière-fiefs principaux :
Beaulieu, Argentenay et Charny-Lirec. Ce dernier territoire, du côté nord de
l'Île, celui sur lequel vivra l'ancêtre Landry, comptera 36 concessions, dans
la paroisse de Sainte-Famille.
Quand
Mgr de Laval deviendra propriétaire majoritaire de l'Île, en 1664, il ne fera
que cinq nouvelles concessions à Sainte-Famille. La paroisse était pleine. Et
prospère, autant qu'on pouvait l'être à l'époque.
L'art
de se marier
Trois
ans après son installation à Sainte-Famille, soit le 14 octobre 1659,
Guillaume épouse, à Québec, Gabrielle Barré, la fille de Jacques Barré et de
Judith Dubaut. Gabrielle était née à La Rochelle. Avant
de se marier, elle était la servante de Marie Couillard, épouse de François
Bissot, sieur de La
Rivière.
C'est
l'abbé Jean Torquapel, arrivé depuis quelques mois à Québec et nommé premier
curé de la paroisse Notre-Dame, qui bénit le mariage. L'ami et voisin Robert
Gagnon est là comme témoin.
Fallait-il
qu'il l'aime sa Gabrielle ! En effet, quand il la rencontre, elle est déjà
fiancée à Pierre Labrecque, un matelot. Il y a promesse de mariage. Guillaume
payera 50 livres
tournois au fiancé pour faire annuler cette promesse. Gabrielle Barré devait
avoir un petit quelque chose de plus que les autres.
Le
couple s'établit à Sainte-Famille, île d'Orléans, sur la terre de Guillaume.
Il ne quittera plus cet endroit.
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Numéro
de document : news·20070616·LS·0030
|
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